Fondé en 1961, le Nouveau Parti démocratique (NPD) est un parti social-démocrate qui a formé un gouvernement dans plusieurs provinces, mais jamais sur le plan national. Le chef néo-démocrate actuel est Jagmeet Singh. En 2011, il fait une percée électorale historique en devenant pour la première fois l’Opposition officielle au Parlement. Quatre ans plus tard, malgré les espoirs de remporter les élections fédérales, le NPD retourne en troisième position à la Chambre des communes. Lors des élections fédérales de 2019, le parti glisse en quatrième position, suite à la résurgence du Bloc québécois.
Quand le NPD a-t-il été formé?
Le Nouveau Parti démocratique est fondé à Ottawa en 1961, à l’occasion d’un congrès réunissant la Co-operative Commonwealth Federation (CCF), les syndicats affiliés du Congrès du Travail du Canada (CTC) et les clubs du New Party. Le chef fondateur du NPD Tommy Douglas (1961-1971), pasteur baptiste, est pendant longtemps premier ministre CCF de la Saskatchewan. C’est un champion de la démocratie sociale. Tommy Douglas est mieux connu comme le père de l’assurance-maladie après avoir introduit en Saskatchewan la première assurance-maladie canadienne financée par le gouvernement (voir Politique sur la santé). Il dirige le premier gouvernement socialiste élu au Canada et, après avoir été premier ministre pendant 17 ans, il marque de nouveau l’histoire en devenant le premier chef du NPD.
Chefs du NPD
Après Tommy Douglas (1961-1971), sept autres chefs ont dirigé le parti : David Lewis (chef de 1971 à 1975), Ed Broadbent(1975-1989), Audrey McLaughlin (1989-1995), Alexa McDonough (1995-2003), Jack Layton (2003-2011) et Thomas Mulcair (2012-2017) et Jagmeet Singh (élu en octobre 2017).NPD fédéral
Depuis sa création jusqu’en 2008, le NPD remporte en moyenne 15,6 % des votes aux élections fédérales. Un tel pourcentage est suffisant pour influencer la politique canadienne, tout particulièrement pendant un gouvernement minoritaire, mais ne suffit pas pour former un gouvernement national ou même l’Opposition officielle. Mais en raison du système électoral, le pourcentage de sièges obtenus par le NPD au Parlement a toujours été plus faible que le pourcentage des voix qu’il recueille, comme c’était aussi le cas pour la CCF.
En 1988, il obtient le nombre record (à l’époque) de 43 sièges à la Chambre des communes, mais aux élections suivantes, en 1993, il connaît une baisse vertigineuse, ne remportant que 9 sièges. En 2004, grâce à Jack Layton, ancien conseiller municipal de Toronto, le parti retrouve le niveau de soutien habituel de la part des électeurs, un soutien qui augmente lentement avec 29 sièges obtenus en 2006 et 37 en 2008. Aux élections de 2011, Jack Layton mène le parti à une victoire écrasante (on parle de « vague orange » d’après la couleur du NPD) remportant le nombre sans précédent de 103 sièges (30,6 % des votes). Jack Layton et sa femme Olivia Chow, également députée du NPD, emménagent à Stornoway, résidence officielle du chef de l’Opposition.
Bon nombre de sièges de députés obtenus en 2011 sont remportés au Québec, ce qui est inhabituel. Par le passé, l’Ouest a fourni le plus fort niveau d’appui électoral ainsi que le plus grand nombre de membres pour le parti, la majorité des votes réels accordés au NPD provenant en général de l’Ontario. Mais jusqu’en 2011, le NPD n’arrive pas à faire élire de députés au Québec aux élections générales, à l’exception du siège temporaire acquis à la faveur de la défection d’un député d’un autre parti en 1986, ou d’une élection partielle en 1987.
Gouvernements néo-démocrates provinciaux
Un certain nombre de branches provinciales du NPD ont formé des gouvernements. En Colombie-Britannique, le NPD dirige la province sous l’autorité des premiers ministres suivants : Dave Barrett (1972-1975), Mike Harcourt (1991-1996), Glen Clark (1996-1999), Dan Miller (1999-2000), Ujjal Dosanjh (2000-2001) et John Horgan (juillet 2017-aujourd’hui).
En Alberta, le gouvernement NPD arrive au pouvoir pour la première fois en 2015 avec Rachel Notley à sa tête (2015-2019).
Le parti a aussi du succès en Saskatchewan avec à sa tête Tommy Douglas (1944-1961), Woodrow Lloyd (1961-1964), Allan Blakeney (1971-1982), Roy Romanow (1991-2001) et Lorne Calvert (2001-2007).
Au Manitoba, le NPD dirige le gouvernement sous la direction d’Ed Schreyer (1969-1977), de Howard Pawley (1981-1988), de Gary Doer (1999-2009) et de Greg Selinger (2009-2016).
En Ontario, Bob Rae est premier ministre néo-démocrate de 1990 à 1995. En Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter est premier ministre néo-démocrate de 2009 à 2013. Enfin, au Yukon Tony Penikett (1985-1992) et Piers McDonald (1996-2000) dirigent le territoire en tant que premiers ministres associés au NPD.
Politique du NPD
Sur le plan de la politique intérieure, le NPD milite pour un socialisme modéré et une économie mixte. Il favorise la planification gouvernementale et la propriété publique (y compris les sociétés d’État et les coopératives), lorsqu’elles sont nécessaires pour créer des emplois et offrir des services. Le NPD a toujours considéré les mesures de sécurité sociale, telles que les soins de santé universels, les pensions de vieillesse, les indemnités aux travailleurs et l’assurance-chômage, comme un bon moyen de réduire les inégalités de classes. Il réclame des programmes de soins dentaires et des garderies, une hausse d’impôts pour les sociétés et les bien nantis, et préconise l’accroissement des dépenses gouvernementales pour améliorer les services sociaux.
Au cours des dernières décennies, le NPD fédéral, dirigé par Jack Layton et Thomas Mulcair, cible les grandes banques et les frais facturés aux consommateurs. À titre de porte-parole officiel des travailleurs, le NPD encourage les organisations syndicales. Alors que le CCF prônait un gouvernement fédéral fort, le NPD est plus réceptif aux droits des provinces.
En matière de politique étrangère, le NPD est essentiellement pacifiste. Prônant un pacifisme plutôt allégé dans les années 50 et au début des années 60, il s’oppose à l’engagement du Canada au sein de l’OTAN et du NORAD, et il demande que le pays devienne une zone dénucléarisée. Le NPD s’est aussi montré inquiet devant la possibilité d’une plus grande intégration militaire avec les États-Unis, croyant que cela mettrait en péril la souveraineté du Canada. Il met en garde les Canadiens contre les dangers de la militarisation de l’espace et du lobbying américain visant à forcer le Canada à participer au bouclier antimissile nord-américain. Le NPD critique fortement l’unilatéralisme américain et sa tendance à intervenir militairement dans la politique mondiale, et favorise plutôt un plus grand déploiement d’efforts internationaux en faveur de la paix par l’entremise des Nations Unies.
À travers son histoire, le NPD a critiqué le taux élevé de propriété étrangère, particulièrement américaine, de l’industrie canadienne. Sous la pression du NPD, le gouvernement minoritaire libéral de Pierre Trudeau dans les années 1970 a présenté l’Agence de l’examen de l’investissement étranger (AEIE). Lorsque les conservateurs de Brian Mulroney ont fait campagne pour l’intégration économique avec les États-Unis en vertu de l’Accord de libre-échange et de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à la fin des années 1980 et au début des années 1990, le NPD s’est opposé à ces deux accords.
Reconstruction après 1993
Après son échec électoral de 1993, le NPD fédéral entreprend la réorganisation du parti sur le plan organisationnel et parraine des conférences d’orientation destinées à régénérer le parti et sa plateforme électorale. Une nouvelle mesure, utilisée en 1995, consiste à élire son prochain chef grâce à un processus en deux étapes : l’envoi par la poste d’un bulletin de vote à tous les membres du parti et aux syndicats affiliés, puis un congrès national. La nouvelle chef, Alexa McDonough, qui mène le parti durant la campagne de 1997 a pour mission de recouvrer le statut parlementaire du parti. L’objectif est atteint, mais le NPD conserve toujours sa lointaine quatrième position à la Chambre des communes. Lors de l’élection de 2000, le parti perd à la fois des votes et des sièges, conservant de justesse son statut officiel au Parlement. Après plusieurs élections aux résultats décevants, les membres du parti discutent à nouveau du futur de la social-démocratie, de la structure organisationnelle du parti et de sa relation avec le mouvement ouvrier. Pour faciliter le renouvellement du processus, Alexa McDonough se retire. En 2003, Jack Layton est élu nouveau chef du NPD, à la suite d’une élection directe tenue à l’échelle nationale, par l’ensemble des membres du parti et des syndicats affiliés.
La victoire de Jack Layton indique que les membres du NPD veulent un chef avec une plus grande visibilité et mieux équipé pour s’attaquer aux enjeux urbains et favoriser des liens entre le parti et les nouveaux mouvements sociaux. Menant le parti lors de la campagne de 2004, l’énergique Jack Layton attire l’attention des médias et le parti monte dans les sondages. Certains journalistes à Ottawa ont déclaré dans la presse, en plaisantant, que Jack Layton ne s’est jamais placé devant une caméra qu’il n’aimait pas. Lors de l’élection de 2004, le NPD enregistre sa meilleure performance en plus de dix ans (doublant pratiquement le nombre des voix reçues, à 15,7 %), mais le nombre de sièges remportés n’augmente que jusqu’à 19, soit considérablement moins que ce qu’espérait le parti.
Parlements minoritaires
Néanmoins, au sein du Parlement minoritaire de 2004-2005, le NPD est en mesure de jouer un rôle important. La modification proposée par le NPD au budget du gouvernement libéral permet de générer plus de dépenses pour les infrastructures et les programmes sociaux. Le NPD réussit à exercer des pressions sur le gouvernement libéral de Paul Martin pour empêcher la participation du pays dans le système antimissile américain et pour adopter la loi en faveur du mariage entre personnes de même sexe. Lors des élections de 2006, le NPD, dirigé par Jack Layton, continue à faire des gains en termes de votes et de sièges. Étant donné la diffusion du pouvoir dans un autre Parlement minoritaire, le rôle que joue le NPD continue à être important.
Une des plus grandes difficultés organisationnelles du NPD est la législation en matière de financement électoral (2004) qui élimine presque complètement toute possibilité de contribution financière des syndicats au parti, alors que ce sont des travailleurs qui en sont les cofondateurs. La loi limite en effet strictement les contributions des entreprises et des syndicats aux candidats individuels. En 2006, toutes ces contributions sont interdites. Les partis reçoivent donc plutôt des fonds publics en fonction du nombre de votes qu’ils ont obtenus à l’élection générale précédente. (Cette subvention prend fin en 2015 ; voirFinancement des partis politiques au Canada.)
Une autre difficulté voit le jour lors des élections de 2006 lorsque le président des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) Buzz Hargrove demande aux membres de voter de façon stratégique. Il demande avec instance aux syndicalistes et aux autres, lorsque c’est nécessaire, de ne pas voter NPD, mais de voter plutôt libéral en vue de compromettre la victoire du Parti conservateur. Le débat continue sur la place du parti travailliste du Canada et le rôle des membres de syndicats dans l’action politique et le jeu des partis.
Le parti ne cesse d’enregistrer des progrès dans les domaines du maintien de la paix à l’étranger, des enjeux environnementaux et des amendements à la Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique ainsi que dans le domaine des pensionnats indiens où ses avancées finiront par amener le gouvernement fédéral à présenter ses excuses en juin 2008. Cette même année, à la suite des élections fédérales, le NPD retourne à Ottawa avec une solide équipe prête à se mesurer à l’imposante équipe libérale qui forme l’Opposition officielle et à exercer des pressions sur le Parti conservateur. Il malmène les conservateurs sur le temps d’attente en matière de soins médicaux, sur le réchauffement climatique, sur les emplois et sur la capacité financière. Au mois de mai 2010, la Chambre des Communes promulgue la Loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques du NPD qui fait du Canada le premier pays à fixer des cibles scientifiques en vue de réduire les émissions responsables de la variabilité du climat de 80 % avant 2050. Le projet de loi a été rejeté par le Sénat au mois de novembre suivant, mais a été présenté une nouvelle fois par le NPD en 2011.
Tentative de coalition
À la suite des élections de 2008, le gouvernement conservateur annonce, dès l’ouverture de la session parlementaire, la suspension temporaire du droit de grève des fonctionnaires fédéraux et l’interdiction pour les partis politiques de recevoir des subventions monétaires. Les chefs des trois autres partis réagissent en déclarant qu’il leur est impossible d’appuyer de telles mesures. Jack Layton, de même que le chef du parti libéral Stéphane Dion et le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, entament des négociations pour former une coalition visant à remplacer les conservateurs à la Chambre des communes. Au début du mois de décembre 2008, les trois chefs signent un accord pour former un gouvernement de coalition. Les trois chefs s’attendent à ce que la gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean remplace les conservateurs par un gouvernement de coalition, mais pas à ce qu’elle dissolve le Parlement et annonce de nouvelles élections. À l’exception de l’intérieur du Québec, l’opinion populaire partout au pays s’oppose à la coalition. Le premier ministre Stephen Harper demande alors à la gouverneure générale de proroger le Parlement jusqu’en janvier, mois au cours duquel il compte présenter un nouveau budget. Le 4 décembre, Michaëlle Jean acquiesce à sa demande.
Avant même que la question d’un gouvernement de coalition ne soit réglée, Stéphane Dion est remplacé par Michael Ignatieff à la tête du Parti libéral. Jack Layton, opposé au budget des conservateurs, presse le parti libéral de déloger les conservateurs avant que l’accord de coalition ne soit plus en vigueur, mais le 28 janvier 2009, Michael Ignatieff accepte d’appuyer le budget des conservateurs, mettant ainsi un terme à toute possibilité de coalition.
Opposition officielle
Lors des élections suivantes en mars 2011, Jack Layton réussit à mener son parti à une victoire qui fera date puisqu’un nombre inégalé de députés NPD sont élus à la Chambre des Communes et que le nouveau parti démocratique forme l’Opposition officielle. Le succès du NPD est dû en grande partie à une percée au Québec ; ayant commencé la campagne avec un seul siège dans cette province, le NPD finit par remporter 59 des 75 sièges de la province.
En février 2010, Jack Layton avait annoncé qu’il souffrait d’un cancer de la prostate. Malgré sa maladie, il fait campagne dans le cadre des élections de 2011 avec la même vigueur et le même enthousiasme qu’il a manifestés tout au long de sa carrière. En juillet 2011, il annonce qu’il quitte temporairement son poste pour se consacrer à sa lutte contre un deuxième cancer et annonce que Nycole Turmel sera cheffe par intérim. Jack Layton s’éteint un mois plus tard. Thomas Mulcair, avocat et ancien ministre libéral du gouvernement du Québec, est élu à la tête du parti en mars 2012.
Mulcair et les élections de 2015
Thomas Mulcair fait preuve d’un leadership stable, se révélant un acteur et un interrogateur efficace dans la Chambre des communes en tant que chef de l’Opposition officielle. Il mène le NPD aux élections fédérales de 2015, s’attendant généralement à remettre en question la mainmise sur le pouvoir des conservateurs et peut-être former le premier gouvernement NPD du pays. Cette conviction est renforcée par la victoire sans précédent qu’a connue l’aile provinciale du parti en Alberta, un bastion conservateur où le NPD a été élu au pouvoir.
Thomas Mulcair et son parti mènent ce qu’ils considèrent être une campagne prudente, s’éloignant du rôle traditionnellement actif du NPD et en faisant la cour aux électeurs modérés et centristes en leur promettant, tout comme les conservateurs, le respect rigoureux des budgets équilibrés. Les efforts en ce sens se soldent par un échec. Les électeurs canadiens sont prêts pour le changement après neuf ans de règne du Parti conservateur, mais la plupart donnent plutôt leur appui aux Libéraux menés par Justin Trudeau. Le NPD arrive loin en troisième position dans les élections et plusieurs de ses députés les plus importants sont défaits. Son rêve de remporter le pouvoir à Ottawa est une fois de plus inassouvi.
En 2016, Thomas Mulcair est évincé de son poste de chef lorsque 52 % des délégués au congrès du parti à Edmonton votent contre son leadership. Il décide toutefois de demeurer en poste jusqu’au choix d’un nouveau chef, au plus tard à l’automne 2017. Lors de ce congrès d’Edmonton, le NPD va ajouter à cette crise de leadership une division supplémentaire au sujet d’un document, intitulé Un bond vers l’avant, dont il doit débattre. Il s’agit d’un manifeste qui appelle à une transition de l’économie canadienne avec une réduction du poids de l’exploitation des combustibles fossiles et une interdiction de nouveaux pipelines pétroliers et gaziers. Bien que soutenu par des militants à l’intérieur et à l’extérieur du parti, ce manifeste s’avère très impopulaire parmi de nombreux délégués de l’Alberta qui représentent une nouvelle aile puissante du parti, dirigée par la première ministre néo-démocrate de l’Alberta Rachel Notley.
Jagmeet Singh
Le 1er octobre 2017, Jagmeet Singh est élu nouveau chef du NPD, battant plusieurs députés du parti. N’ayant pas obtenu de siège à la Chambre des communes, Jagmeet Singh nomme le député québécois Guy Caron (qui s’est présenté dans la course au leadership du NPD) comme représentant du NPD au Parlement. Avocat originaire de Windsor (ON) et ancien membre néo-démocrate du gouvernement ontarien, Jagmeet Singh est le premier membre d’une minorité visible (et le premier Sikh) à diriger un parti politique national d’envergure au Canada. Dans sa campagne au leadership, Singh dénonce la loi 62, une mesure controversée du Québec qui vise à empêcher les femmes musulmanes de donner ou de recevoir des services publics si elles portent le voile. Il milite aussi en faveur de la décriminalisation de toutes les drogues illégales et la réforme du système électoral canadien.
L’un des défis les plus importants auxquels Singh et le NPD fédéral doivent faire face est l’agrandissement proposé de l’oléoduc Trans Mountain. Rachel Notley, première ministre néo-démocrate de l’Alberta, appuie le projet, tandis que John Horgan, premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, s’y oppose. Le gouvernement minoritaire de John. Horgan dépend donc de l’appui du Parti vert de la Colombie-Britannique et s’engage pleinement à mettre un terme à l’expansion de l’oléoduc. Ce conflit met Jagmeet Singh et le NPD fédéral dans une position difficile. Pendant des mois, il s’efforce de rester neutre, demandant une évaluation environnementale plus approfondie du projet. Cependant, en mai 2018, il annonce son opposition, poussant Rachel Notley à qualifier sa position de « naïve ».
En août 2018, Jagmeet Singh annonce son intention de se présenter à l’élection partielle de Burnaby South, en Colombie-Britannique. Cette circonscription de la région de Vancouver est sans représentant depuis juin, moment où le député néo-démocrate Kennedy Stewart démissionne pour devenir maire de Vancouver (il gagne les élections et devient maire en octobre 2018). Le 25 février 2019, Jagmeet Singh est élu député fédéral de Burnaby South.
Les élections fédérales de 2019
.Le 16 juin 2019, Jagmeet Singh et le NPD annoncent La vision du NPD : des résultats pour vous !, le programme électoral du parti pour les élections fédérales d’octobre. L’une de ses principales politiques est un régime national d’assurance-médicaments. La plateforme se penche également sur le changement climatique, s’engageant à mettre fin aux subventions aux compagnies pétrolières et gazières et à augmenter les objectifs en matière d’émissions. Le parti promet également d’étendre la couverture cellulaire et l’Internet à large bande et de fixer des plafonds pour les factures d’Internet et de téléphone cellulaire. De plus, le programme du NPD met l’accent sur le logement abordable, en incluant la promesse de créer des termes d’une durée de 30 ans pour les prêts hypothécaires assurés par la SCHL, ce qui permettrait de réduire les mensualités des acheteurs d’une première maison ainsi que de construire 500 000 logements abordables. Le NPD confirme également son engagement envers la réconciliation et les droits des Autochtones. Il promet également de meilleurs logements, de l’eau potable et une meilleure éducation pour les collectivités des Premières nations, des Inuits et des Métis. Pour aider à payer ces plans, le NPD propose d’augmenter le taux d’imposition des sociétés et le taux d’imposition du revenu le plus élevé, ainsi que d’imposer un nouvel impôt sur la fortune d’un pour cent sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars.
Au cours de la campagne de 2019, Jagmeet Singh annonce plusieurs nouvelles politiques visant à soutenir et à accroître l’appui au Québec, où les sondages indiquent que les Québécois abandonnent largement le parti. Il s’agit notamment de la promesse d’un financement accru pour l’intégration des immigrants, de la reconnaissance de l’importance de l’autonomie culturelle du Québec et d’un droit de veto efficace sur les projets d’infrastructure qui ont un impact environnemental, comme les oléoducs. Jagmeet Singh suggère également qu’il pourrait faire du Québec, la seule province qui n’a pas signé la Constitution canadienne, un signataire, sans toutefois préciser comment il y parviendrait.
Jagmeet Singh est toutefois critiqué, y compris par certains membres de son propre parti, pour avoir déclaré avant la campagne électorale qu’il ne travaillerait pas avec le gouvernement conservateur s’il remportait une minorité aux élections et qu’il voulait compter sur l’appui du parti pour certaines mesures. Les critiques ont laissé entendre qu’il admettait en fait que le NPD ne peut pas gagner les élections lui-même, et qu’il abandonne également une monnaie d’échange potentiellement précieuse dans un tel cas.
Au début de la campagne électorale, Jagmeet Singh et le NPD se trouvent pratiquement à égalité avec le Parti vert d’Elizabeth May dans les sondages d’opinion. Cependant, à l’approche des élections, les néo-démocrates devancent les verts, en grande partie à cause de la performance de Jagmeet Singh dans les débats télévisés des chefs. Cela ne se traduit toutefois pas par un succès aux urnes. Alors que Jagmeet Singh conserve son siège à Burnaby-Sud, le NPD est réduit à 24 sièges à la Chambre des communes, passant ainsi à la quatrième place du classement général. Le parti perd tous ses sièges sauf un au Québec, où le Bloc québécois vit une renaissance. Le NPD est également exclu de la région du Grand Toronto, qui est dominée par les libéraux. Malgré cela, Jagmeet Singh est optimiste quant à la capacité que pourrait avoir son parti d’influencer la politique du nouveau gouvernement minoritaire libéral.