Le Nouveau-Brunswick est l’une des trois provinces connues collectivement sous le nom de « Maritimes ». Relié à la Nouvelle-Écosse par l’étroit isthme de Chignectou et séparé de l’Île-du-Prince-Édouard par le détroit de Northumberland, le Nouveau-Brunswick forme un pont terrestre entre cette région et l’Amérique du Nord continentale. La province est délimitée au nord par le Québec et à l’ouest par les États-Unis (Maine). En 1784, les Britanniques ont divisé la Nouvelle-Écosse à l’isthme de Chignectou et ont nommé les parties ouest et nord « Nouveau-Brunswick » d’après le duché allemand de Brunswick-Lüneburg. Le Nouveau-Brunswick est maintenant la seule province officiellement bilingue du Canada.
Géographie
Le Nouveau-Brunswick fait partie de la région des Appalaches, une des sept régions physiographiques du Canada. Les principales divisions géographiques de la province sont le bassin versant de la baie de Fundy, centré sur la vallée du fleuve Saint-Jean, et les rives nord et est. Les résidents du nord et de l’est vivent dans des villages côtiers de pêcheurs et dans des établissements forestiers intérieurs le long des rivières. Ils sont physiquement séparés des communautés de la vallée par de hautes terres et des ceintures de forêts. Ils sont également séparés culturellement par la langue française et la religion catholique, qui y sont prédominantes.
La topographie du Nouveau-Brunswick est caractérisée par des hautes terres du nord qui culminent à 820 mètres et qui sont d’apparence montagneuse. On trouve des collines aux pentes douces dans les parties du centre et de l’est de la province. Les collines abruptes descendent vers des marais salants sur la côte sud et sur une plaine de basse altitude au sud-est.
Les sols ont tendance à être plutôt minces et acides dans les hautes terres, et plus profonds, mais souvent mal drainés et acides dans le centre et à l’ouest, et rocheux dans certaines parties du sud. Près de 5 % de la province sont des terres agricoles. La majeure partie du reste de la province, soit environ 83 %, est couverte de forêts. La presque totalité de la couverture forestière est considérée comme étant propice à l’exploitation forestière.
Aucune partie du Nouveau-Brunswick n’est située à plus de 180 km de l’océan. L’océan a été le premier moyen principal de transport. Un vaste système fluvial a permis d’accéder à l’intérieur de la province, favorisant le développement précoce du commerce du bois et déterminant les modèles de peuplement. Les plus grandes villes sont situées le long des cours d’eau, tout comme la plupart des villes et des villages. Les lacs sont communs dans le sud, et le plus grand, Grand Lake, mesure plus de 30 km. (Voir aussi Géographie du Nouveau-Brunswick.)
Population
Centres urbains
Les deux plus grandes villes Nouveau-Brunswick sont Moncton et Saint John. Moncton est depuis longtemps le siège d’installations de transports et de distribution. La ville est également le siège traditionnel des institutions médiatiques et financières acadiennes; et en 1963, elle est devenue le site de l’université provinciale francophone, l’ Université de Moncton.
En tant que chef de file de l’Amérique du Nord britannique au milieu du 19e siècle, Saint John doit son importance au commerce du bois d’œuvre (rendu accessible grâce à son fleuve) et à son port libre de glaces, qui approvisionnait l’estuaire et dominait le transport maritime et la construction navale dans la baie de Fundy. Le statut urbain actuel de Saint John est en grande partie industriel, et il repose sur une raffinerie de pétrole, sur des usines de pâtes et papiers, sur une centrale nucléaire, sur des installations de cale sèche, et sur un important port à conteneurs.
Fredericton (la capitale de la province), Dieppe, Bathurst, Miramichi, Edmundston et Campbellton sont les autres centres urbains du Nouveau-Brunswick.
La tendance à l’urbanisation change le Nouveau-Brunswick d’une province avec plus de deux tiers de zones rurales avant 1941 à une province à zones majoritairement urbaines en 1971. Se produit ensuite un renversement lorsque la population urbaine officiellement désignée chute de 52 % en 1976 à 48 % en 1991, en raison d’une reprise de la migration de la région ainsi qu’un déménagement résidentiel vers les banlieues qui sont devenues plus attrayantes grâce à l’amélioration des services, des terrains moins chers, et des impôts moins élevés. En 2021, la population est de 775 610 habitants, dont 63,2 % en milieu urbain.
Population active
Traditionnellement, les jeunes Néo-Brunswickois ont migré vers les autres provinces pour trouver du travail. Cette tendance a persisté au cours des années. En 2013, Statistique Canada remarque qu’un bon nombre de ceux qui migrent s’installent de façon permanente dans la nouvelle province de leur choix.
En 2021, les secteurs employant le plus de personnes sont les soins de santé et l’assistance sociale, la vente au détail, et l’administration publique. Historiquement, le Nouveau-Brunswick a un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. En 2021, le taux de chômage est de 10,3 % ce qui en fait identique à la moyenne nationale de 10,3 %.
Langue et ethnie
La population d’origine française augmente de façon spectaculaire après la Confédération, passant d’environ 16 % en 1871 à 24 % en 1901, et à 34 % en 1931. En 1871, les autres groupes ethniques comprennent les Anglais (29 %), les Irlandais (35 %), et les Écossais (14 %).
En 2021, les origines ethniques les plus déclarées au Nouveau-Brunswick sont les origines canadiennes, irlandaises et anglaises. Juste un peu plus de 5,8 % de la population de la province fait partie d’une minorité visible tandis que 4,4 % de la population de la province est autochtone (incluant les Premières Nations, les Métis et les Inuits). La majorité des Néo-Brunswickois, soit environ 63,7 %, déclarent l’anglais comme étant leur langue maternelle en 2021, suivi de 29,5 % qui déclarent le français comme langue maternelle.
Religion
En 2021, 67,4 % de la population du Nouveau-Brunswick s’identifient comme étant chrétiens, tandis que 29,7 % déclarent n’avoir aucune appartenance religieuse.
Histoire
Colonie autochtone
Les premiers colons du Nouveau-Brunswick sont les Micmacs, dont les communautés s’étendent de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard jusqu’à la côte sud de la péninsule gaspésienne. Les Malécites vivent dans la vallée du fleuve Saint-Jean et dans la baie Passamaquoddy, le long de la rivière Sainte-Croix. Dès le début du 16e siècle, ils développent des liens avec les Européens et ils établissent un commerce, ce qui les rend dépendants des technologies européennes et victimes des maladies provenant de l’Europe. Les Micmacs suivent depuis longtemps un modèle de migration saisonnière, passant l’hiver sur des territoires de chasse dans les hautes terres boisées, et se rassemblant sur la rive en été pour la pêche aux crustacés et les activités sociales.
Exploration
Lorsque les Français tentent de s’établir, d’abord à l’embouchure de la rivière Sainte-Croix en 1604, puis à Port-Royal, ils sont accueillis par les Micmacs, qui leur enseignent comment survivre. Après que les Français aient détourné leur intérêt vers Québec, les Autochtones aident les quelques jeunes hommes qui restent, comme Charles de Saint-Étienne de La Tour, à établir une traite des fourrures sur le fleuve Saint-Jean.
En 1635, la mort d’Isaac de Razilly, dirigeant d’une colonie ravivée à Port-Royal, engendre une lutte féodale pour les territoires et le commerce entre Charles de Saint-Étienne de La Tour, Charles de Menou d’Aulnay, et Nicolas Denys. À la mort de Charles de Menou d’Aulnay en 1650, Charles de Saint-Étienne de La Tour reprend le contrôle du fleuve Saint-Jean, et Nicolas Denys récupère un poste de pêche et de traite à Miscou Harbour, et il en a construit un autre à Nepisiguit (Bathurst).
Après une longue carrière dans le commerce et la pêche le long de la côte de l’Acadie, Nicolas Denys retourne à Nepisiguit en 1668 pour écrire une description historiquement importante, et il retourne ensuite en France en 1671 pour y faire publier le volume. Dans les années 1690, les Français lancent des raids contre la Nouvelle-Angleterre à partir de la vallée du fleuve Saint-Jean, contribuant ainsi à créer une hostilité profonde et persistante envers la présence française en Acadie.
Colonie européenne
Pendant ce temps, la petite colonie de Port-Royal prospère et s’étend autour de la baie de Fundy pour inclure l’isthme de Chignectou et Shepody, sur la rive nord. Les Acadiens développent une société unique caractérisée par une technologie de digues qui leur permet de cultiver les marais causés par les marées de la baie de Fundy. Leur société est également caractérisée par la négligence des autorités françaises, ce qui favorise le développement d’une communauté unie et indépendante.
Pris dans une lutte impériale entre les Britanniques et les Français, la plupart des Acadiens sont expulsés par les Britanniques à partir de 1755, et ils sont dispersés dans les Treize Colonies ou sont renvoyés en France. Ceux qui reviennent après la signature du Traité de Paris (1763) trouvent leurs terres occupées par plusieurs milliers d’immigrants venus en grande partie de la Nouvelle-Angleterre. Certains reçoivent des concessions de terres dans la région de Memramcook, certains s’installent sans permission le long du fleuve Saint-Jean, et d’autres trouvent un emploi chez les frères Robin, de Jersey dans les îles Anglo-Normandes, qui commencent à établir des postes de pêche le long de la côte, de Gaspé jusqu’à l’île du Cap-Breton, en 1764.
Après la Révolution américaine, environ 14 000 réfugiés loyalistes arrivent sur la rive nord de la baie de Fundy, ils établissent la ville de Saint John et colonisent les vallées du fleuve Saint-Jean et de la rivière Sainte-Croix. Quelques-uns se rendent dans d’autres régions de la province. Avides d’emplois et conscients de leur isolement d’Halifax, ils demandent un statut colonial distinct, qui leur est accordé en 1784.
Développement
Le blocus continental de Napoléon, qui en 1807 prive les Britanniques des approvisionnements traditionnels en bois de la région de la Baltique, mène à un effort délibéré de favoriser l’industrie coloniale au moyen de tarifs protectionnistes pour en faire une source fiable. Bénéficiant des rivières qui rendent accessibles de riches peuplements d’épinettes et de pins, le commerce du bois équarri du Nouveau-Brunswick connaît un essor pendant un demi-siècle. Le bois devient une source de développement qui mène à de nouvelles colonies, et laisse sa marque particulière sur l’économie, la politique et la société. La population passe de quelque 25 000 habitants à près de 200 000 habitants au milieu du siècle.
Les essors et les récessions ont tendance à pousser les colons qui dépendent du bois à la faillite, et plusieurs sont réduits au statut de travailleurs salariés et dépendants des quelques entrepreneurs influents dans chaque région. Associée à l’industrie du bois est la construction des navires en bois, pour laquelle des chantiers de production sont parsemés le long de la côte et des rivières de la province, et au milieu du siècle, cette industrie produit environ 100 navires par an, à la fois pour l’exportation et l’usage des marchands de Saint John.
Les industries du Nouveau-Brunswick, stimulées par la guerre de Crimée et la Guerre de Sécession, ainsi que par un traité de réciprocité conclu avec les États-Unis pour les produits naturels, résistent à la crise provoquée par l’abandon des tarifs protectionnistes et des Lois sur la navigation de la part des Britanniques à la fin des années 1840. La conjonction des coups qui a affligé l’économie du Nouveau-Brunswick après la Confédération, comme la politique nationale des tarifs protectionnistes, s’est avérée plus dommageable de manière permanente. Le traité de réciprocité est annulé, les ressources de bois deviennent moins marchandables, et les navires en bois perdent leur place dans la concurrence des bateaux à vapeur à la coque de fer. Des milliers d’habitants du Nouveau-Brunswick quittent les ports en déclin et les villes forestières pour trouver de l’emploi aux États-Unis. (Voir aussi Le Nouveau-Brunswick et la Confédération.)
Certains entrepreneurs du Nouveau-Brunswick font rapidement la transition vers une économie continentale nationale. La Confédération amène le chemin de fer Intercolonial au Nouveau-Brunswick en 1876, et le chemin de fer du Canadien Pacifique atteint Saint John en 1889. Les marchands, les bûcherons, et les constructeurs de navires ont tendance à transférer leur capital dans les fonderies de fer, les usines de textiles, les raffineries de sucre, et d’autres industries secondaires dont la croissance est favorisée par la politique tarifaire. Éventuellement, plusieurs des nouvelles industries, éparpillées dans la province, sont prises en charge par les industries plus grandes et mieux capitalisées du centre du Canada. Le modèle classique de la prise de contrôle, de l’échec de modernisation, de la fermeture et de l’exploitation du marché émerge des usines en expansion du Canada central.
La récession d’après-guerre des années 1920 voit le déclin continu des industries traditionnelles et le quasi-effondrement du secteur manufacturier encore miné par des politiques fédérales défavorables en matière de tarifs et de transports. Une enquête sur les problèmes des Maritimes, effectuée par une commission royale fédérale, et les tentatives de mesures correctives sont largement rejetées alors que le Nouveau-Brunswick plonge dans la crise des années 1930, comme le reste du monde. Plusieurs décennies de stagnation économique réduisent le Nouveau-Brunswick à un niveau de vie bien inférieur à la moyenne nationale. Les politiques nationales servent à accroître les disparités, car la politique tarifaire crée et maintient le secteur manufacturier dans le centre du Canada. Pendant ce temps, les gouvernements des Maritimes manquent d’argent pour maintenir les services essentiels.
En 1940, les dépenses du Nouveau-Brunswick dans les secteurs de l’éducation et des services de soins de santé dépassent légèrement la moitié de la moyenne nationale; ses taux d’analphabétisme et de mortalité infantile sont les plus élevés du pays. Malgré la reconnaissance du rapport Rowell-Sirois sur les relations entre le Dominion et les provinces (1940) qui énonce la nécessité d’une répartition plus équitable des recettes fiscales de l’économie nationale, les subventions de rajustement que les commissaires recommandent pour les provinces les plus pauvres ne sont adoptées qu’au début des années 1960.
La nature de la disparité du Nouveau-Brunswick est double : l’extrême disparité des niveaux de vie par rapport aux autres provinces, et la disparité interne entre les sections urbaines du sud qui sont largement anglophones, et les sections rurales du nord qui sont majoritairement francophones. L’attaque contre les deux se déroule simultanément.
À l’intérieur de la province, le gouvernement se déplace derrière un slogan « d’égalités des chances » afin d’assurer une plus grande égalité dans les services. Agissant selon les recommandations de la commission Byrne de 1963, l’administration Robichaud, dirigée par le premier ministre acadien, adopte plus de 125 mesures législatives pour modifier la répartition des responsabilités entre le gouvernement provincial et les comtés, ou les unités municipales. Partant du principe que le gouvernement provincial doit maintenir les services à la population, le gouvernement prend la responsabilité des services éducatifs, médicaux, judiciaires et d’assistance sociale. Il donne aux municipalités les services comme l’eau, les égouts, la protection contre les incendies et les services de police locaux. Les taxes doivent être évaluées à l’échelle de la province selon la valeur marchande réelle de la propriété.
La rationalisation des services s’accompagne d’un effort résolu de développement économique. L’optimisme des années 1960 persuade les gouvernements fédéral et provincial que la disparité chronique entre province et régions peut être surmontée grâce à l’industrialisation. Les tentatives fédérales-provinciales de développement rural, les investissements gouvernementaux dans la production d’électricité, l’exploitation minière, la foresterie, les pêches et l’industrie manufacturière secondaire, la construction de grandes autoroutes dans le nord de la province, et l’utilisation de subventions au transport pour aider les produits du Nouveau-Brunswick à atteindre les marchés nationaux, font tous partie d’un effort fédéral-provincial visant à ramener le niveau de vie provincial plus près de la moyenne nationale.
Économie
Depuis le début du 19e siècle, l’industrie du bois domine l’économie du Nouveau-Brunswick. La province, comme l’ensemble des Maritimes, subit de graves perturbations économiques au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, alors que l’industrie de la construction navale sur son déclin, la stagnation des marchés du bois, et l’augmentation des tarifs frappent durement. Les nouveaux chemins de fer et l’essor des villes manufacturières ne réussissent pas à compenser les pertes des industries plus anciennes.
Au cours des années 1920, les villes industrielles déclinent, car leurs industries ont été fermées après des prises de contrôle par les concurrents du centre du Canada, ou elles sont affectées par les politiques nationales et elles se voient empêchées de rivaliser sur les marchés nationaux.
Lorsqu’arrivent les années 1930, les usines de pâtes et papiers ont supplanté le bois d’œuvre en importance, et leur croissance encourage le développement de l’hydroélectricité. Néanmoins, les activités agricoles et de pêche diminuent, et les taux d’émigration demeurent élevés au cours des décennies subséquentes. Les campagnes gouvernementales pour le développement économique dans les années 1960 et au début des années 1970, bien que parfois infructueuses, entraînent l’expansion de l’industrie forestière, l’émergence d’une nouvelle et importante industrie minière, la modernisation de la pêche et de l’agriculture, l’accroissement du secteur manufacturier basé sur les ressources locales, et la culture du tourisme.
Agriculture
Les pommes de terre, particulièrement celles de semence, sont le principal produit d’exportation agricole de la province. En 2012, elles représentent 44 % (110 millions de dollars) de la valeur totale des récoltes du Nouveau-Brunswick. La production est concentrée le long de la haute vallée du fleuve Saint-Jean.
Après les pommes de terre, les cultures les plus importantes sont les fruits et les baies, et la floriculture (y compris les pépinières et le gazon).
La production laitière est plus importante dans les comtés de Kings, de Westmorland et de York, où les fermiers approvisionnent les trois grandes villes. Les productions laitière et avicole ont presque la même importance en 2012, chacune représentant environ 40 % (101 millions de dollars) de la valeur totale de la production animale.
Exploitation minière
Traditionnellement, l’exploitation minière était peu importante au Nouveau-Brunswick. Le gypse, le granit et le grès inclus dans les exportations du 19e siècle étaient en grande partie d’importance locale. Bien que le charbon ait entraîné le développement rapide de la région de Grand Lake, surtout avec l’arrivée du chemin de fer en 1903, cette région n’a jamais produit suffisamment pour rendre la province autosuffisante. Avec la perte du statut du charbon au profit du pétrole et de l’hydroélectricité, l’ extraction du charbon est pratiquement arrêtée au milieu des années 1960.
Les crises énergétiques du début et du milieu des années 1970 mènent à la relance du charbon dans les mines à ciel ouvert, mais il est rapidement éclipsé par les développements miniers dans le nord-est. Les découvertes de vastes réserves de métaux communs dans la région de Bathurst-Miramichi dans les années 1950 élèvent l’industrie minière à une position d’importance majeure.
Aujourd’hui, les principaux minéraux extraits sont le zinc, l’argent et le plomb. Parmi les minéraux non métalliques, la tourbe, la pierre et le soufre sont les plus importants. La valeur combinée des minéraux métalliques et non métalliques dans la province est estimée à 1,1 milliard de dollars en 2012.
Énergie
Le Nouveau-Brunswick se trouve en meilleure posture que ses voisins des Maritimes et de la Nouvelle-Angleterre à la fin de l’ère du pétrole bon marché signalée par le cartel de l’OPEP, et pendant les pénuries de 1973-1974 et de 1979-1980. La Commission de l’énergie électrique du Nouveau-Brunswick, une propriété d’État (1920), construit, avec l’aide du gouvernement fédéral, un important barrage sur le fleuve Saint-Jean près de Fredericton, ce qui fait plus que doubler la capacité électrique de la province à partir de cette source.
En 1970, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a déjà engagé la province sur la voie de l’énergie nucléaire en construisant un réacteur Candu à Point Lepreau. En 1985, la prolifération de la capacité de production électrique combinée à un programme fédéral visant à convertir au chauffage électrique les maisons qui sont chauffées au mazout entraîne une importante chute de la demande de pétrole et de gaz naturel. En 2011, le pétrole représente environ 54 % de la consommation d’énergie de la province, l’électricité représente environ 31 %, et le gaz naturel 13 %. Sur l’électricité produite en 2012, 64 % provient des centrales thermiques, et 29 % de l’hydroélectricité. Le principal fournisseur d’énergie de la province est Énergie NB.
Le Nouveau-Brunswick produit du gaz naturel depuis 1909 lorsqu’un puits à Stoney Creek entre en production. En 2012, on compte 30 puits de gaz naturel en production dans la province. (Voir aussi Fracturation hydraulique.)
Foresterie
La forêt, qui couvre environ 83 % de la province, a traditionnellement dominé l’économie du Nouveau-Brunswick. Les rivières accessibles et un tarif préférentiel britannique mènent à un développement rapide de l’industrie du bois au début du 19e siècle, car le pin blanc est coupé pour subvenir à la marine britannique et aux besoins domestiques. Étroitement intégré au commerce du bois se trouve une industrie de construction navale très répandue qui à la fois absorbe les produits forestiers et facilitent leur accès aux marchés.
Au milieu du 19e siècle, les produits forestiers représentent plus de 80 % des exportations de la province. Le commerce du bois décline à la fin du siècle et la province perd des marchés en raison d’une économie en décroissance dans les Antilles, de nouveaux tarifs américains et de la nouvelle concurrence venant du bois d’œuvre de la côte ouest. Ces problèmes ne sont que partiellement atténués par l’essor d’une vigoureuse industrie des pâtes et papiers au cours des années 1920.
Les usines de pâte à papier, qui exigent d’importantes mises de fonds et une main-d’œuvre nombreuse, sont d’importants facteurs du développement urbain dans la province. Par exemple, des usines de pâte à papier contrôlées par les intérêts du Groupe Irving à Saint John ou à proximité produisent de la pâte au sulfate, du papier journal, du papier-mouchoir, et des matériaux pour les boites de carton ondulé. Malgré son importance traditionnelle, le déclin de l’industrie affecte sa prééminence. (Voir aussi Industrie des pâtes et papiers.)
En 2012, l’industrie forestière du Nouveau-Brunswick emploie 11 900 personnes et génère des revenus d’environ 437 millions de dollars.
Pêche
Le Nouveau-Brunswick a à la fois de la pêche en eau douce et de la pêche en haute mer, bien que la pêche en haute mer soit beaucoup plus importante. Par exemple, en 2012, les débarquements en mer de la province (c’est-à-dire le poisson ramené à terre) sont évalués à 200 millions de dollars, ce qui la place au 3e rang des pêcheries sur la côte atlantique. En comparaison, la valeur des débarquements de poissons d’eau douce la même année est de 522 000 $. Le homard est la prise qui a la plus grande valeur, représentant plus de la moitié (53 %) de la valeur totale des débarquements de pêche en haute mer de la province en 2012. Le crabe des neiges, les crevettes et le hareng constituent d’autres espèces importantes en termes de valeur des débarquements. Les principales zones de pêche sont le golfe du Saint-Laurent, le détroit de Northumberland et la baie de Fundy. (Voir aussi Histoire de la pêche commerciale.)
Industrie
Les industries manufacturières reposent en grande partie sur la transformation de produits primaires qui sont produits localement. Pour le Nouveau-Brunswick, ceci signifie en grande partie les produits forestiers et les produits alimentaires (avec l’abondance des pommes de terre, il y a des usines McCain à Florenceville et à Grand Falls). Ces produits (bois et nourriture) sont généralement les mieux classés en termes de ventes. La raffinerie de pétrole Irving de Saint John est un autre gros producteur.
Tourisme
En 2011, 32 700 personnes travaillent dans l’industrie touristique, ce qui représente environ 8 % de la population active. Les visiteurs sont attirés par attractions comme les chutes réversibles de Saint John, les rochers en forme de pots de fleurs dans le comté d’Albert sur la côte de la baie de Fundy (voir Parc provincial The Rocks), le mascaret, également dans la baie de Fundy, la région forestière accidentée, les paysages côtiers, et les reconstitutions de villages historiques : par exemple, la colonie loyaliste de Kings Landing près de Fredericton, et le Village historique acadien à Caraquet. La province compte également plus de 60 musées, des fortifications restaurées, et d’autres sites d’intérêt historique, dont un nouveau site archéologique à Mud Lake Stream.
Deux grands parcs nationaux, celui de Fundy près d’Alma, et le parc national Kouchibouguac près de Richibouctou, sont complétés par neuf parcs provinciaux.
Finances
La plupart des institutions financières comme les banques et les compagnies d’assurances sont des succursales locales de firmes du Canada central. Parmi les quelques exceptions se trouvent les coopératives de crédit locales et l’Assomption Vie, une institution majoritairement acadienne dont le siège social est situé à Moncton.
Transports
Étant loin des marchés du centre, les Néo-Brunswickois se sont traditionnellement montrés très préoccupés par les transports et leurs liens avec le développement économique. Ils protestent contre les augmentations disproportionnées des taux de transport de marchandises par voie ferrée, la perte d’autonomie régionale du chemin de fer Intercolonial appartenant au gouvernement fédéral, et l’incapacité de canaliser le commerce hivernal du Canada par les ports canadiens. En 1927, leur région remporte une victoire partielle avec la Loi sur les taux de transport des marchandises dans les provinces maritimes qui crée des réductions statutaires des taux de transport par voie ferrée.
En 1969, le Comité fédéral-provincial sur les transports dans la région Atlantique est créé pour administrer les subventions au transport au profit du développement industriel. À cette époque, les transports sont devenus beaucoup plus complexes, car le camionnage routier surpasse les chemins de fer dans le transport de marchandises. Les avions et les autobus transportent la majorité des passagers. L’avènement du trafic conteneurisé, pour lequel les installations portuaires libres de glace de Saint John sont particulièrement bien adaptées, encourage une nouvelle lutte pour un meilleur statut de port national.
Actuellement, le Nouveau-Brunswick compte deux grands réseaux ferroviaires. Le New Brunswick Southern Railway a repris la plupart des lignes ferroviaires du Canadien Pacifique dans la province lorsque ce dernier s’est retiré en 1994. Le New Brunswick Southern Railway est une courte ligne dont le terminus est situé à Saint John. Le deuxième réseau ferroviaire important est le Canadien National, son siège social régional se trouve à Moncton, et son terminus principal se trouve à Halifax. VIA Rail offre un service de transport de passagers de Halifax jusqu’au nord de Moncton à Campbellton et ensuite au Canada central.
Il y a quatre principaux aéroports dans la province, à Moncton, Saint John, Bathurst et Fredericton. Maritime Bus offre un service d’autobus interurbain dans la province avec des correspondances partout dans les Maritimes et au Québec. Il existe également un certain nombre de petites compagnies de transport de passagers et d’autobus nolisés en service dans toute la province. Un service de transport en commun urbain appartenant aux municipalités est disponible à Saint John, à Moncton et à Fredericton.
Saint John est le principal port, offrant un service à longueur d’année pour le trafic conteneurisé et le transport en vrac. Sa saison achalandée est traditionnellement l’hiver lorsque le fleuve Saint-Laurent est gelé. Le port est desservi par de nombreuses compagnies maritimes de conteneurs avec un accès à plus de 350 ports dans le monde, et il traite 31 millions de tonnes métriques de marchandises par année. Neuf autres ports parsèment le littoral du Nouveau-Brunswick, dont celui de Newcastle qui est un port de sortie pour les exportations de bois et de poisson, ainsi que celui de Belledune qui est le principal port de sortie pour l’industrie des métaux de base.
Gouvernement provinciale
Il y a 49 sièges au gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick. Chacun de ces sièges est occupé par un député de l’Assemblée législative élu par les électeurs admissibles de sa circonscription. Selon la Loi sur l’Assemblée législative, les élections provinciales doivent avoir lieu le troisième lundi d’octobre, tous les quatre ans. Parfois, si le parti au pouvoir détermine que cela est avantageux, des élections peuvent être déclenchées avant cette date. Des élections peuvent également avoir lieu avant que les quatre ans ne soient écoulés si le gouvernement n’a plus la confiance de l’Assemblée législative (voir Gouvernement minoritaire).
Comme dans les autres provinces, le Nouveau-Brunswick utilise un système électoral majoritaire uninominal, ce qui signifie que le candidat qui obtient le plus de votes dans chaque circonscription électorale l’emporte. Le parti ayant le plus de sièges forme le gouvernement, et le chef de ce parti devient premier ministre. En théorie, en tant que représentant de la reine, le lieutenant-gouverneur occupe la plus haute fonction provinciale, bien qu’en réalité, ce rôle soit largement symbolique. (Voir aussi Premiers ministres du Nouveau-Brunswick; Lieutenants-gouverneurs du Nouveau-Brunswick .)
Le premier ministre nomme habituellement les membres de son Cabinet parmi les députés appartenant également au parti au pouvoir. Les membres du Cabinet sont appelés ministres, et ils supervisent des portefeuilles spécifiques. Les portefeuilles typiques incluent les finances, la santé et l’éducation. (Voir aussi Politque en Nouveau-Brunswick.)
Santé
Bien que le Nouveau-Brunswick ait été la première province à établir un ministère de la Santé, les difficultés économiques font en sorte que ses services accusent un retard considérable par rapport à la plupart des autres provinces jusqu’à la fin des années 1960.
De nos jours, la province est divisée en deux importantes sociétés régionales de santé. Le Horizon Health Network dessert les régions de Miramichi, de Upper River Valley, de Fredericton, de Saint John et de Moncton. Le Réseau de santé Vitalité est un réseau francophone qui dessert les régions majoritairement francophones de la province, comprenant la région nord-ouest, Restigouche, Acadie-Bathurst et Beauséjour, et qui compte de vastes hôpitaux régionaux à Moncton, à Bathurst, à Campbellton et à Edmundston. Les soins psychiatriques sont offerts à domicile, dans les hôpitaux de soins chroniques de Saint John et de Campbellton, et dans les unités des hôpitaux régionaux. Les services hospitaliers et autres services médicaux sont fournis gratuitement, selon les programmes intégrés nationaux. Des frais d’utilisation peu élevés ont été établis en 1983.
Un régime provincial aide les personnes de plus de 65 ans à payer leurs médicaments sur ordonnance. Les services de santé publique comprennent les soins infirmiers, l’inspection, le contrôle des maladies transmissibles, les soins de santé maternelle et infantile, les soins à domicile, la nutrition, le contrôle de la tuberculose, et un programme de dialyse à domicile.
Éducation
Les institutions d’enseignement du Nouveau-Brunswick loyaliste ont commencé avec un fort penchant anglican qui a stimulé la prolifération d’autres écoles et collèges confessionnels. La Loi sur les écoles publiques de 1871, qui établit des écoles publiques gratuites, exclut pratiquement les catholiques. Plus tard, un compromis permet l’enseignement par des membres d’ordres religieux, ainsi que l’instruction religieuse après les heures de classe. Toutefois, l’éducation demeure une source de tension entre les groupes religieux et linguistiques de la province. Par exemple, ce n’est qu’en 1963 que l’Université de Moncton est créée. Elle offre aux Acadiens et aux autres francophones du Nouveau-Brunswick un accès à une université de langue française moderne et entièrement financée, lors des changements drastiques qui ont lieu pendant le mandat du premier premier ministre acadien, Louis Robichaud.
Cette réforme et d’autres réformes de l’éducation dans les années 1960 déchargent les municipalités de leurs responsabilités dans ce domaine et font appel à des services éducatifs complets pour les francophones et les anglophones dans leur propre langue. Tous les services et les programmes éducatifs sont offerts dans les deux langues officielles par deux systèmes parallèles, de la maternelle jusqu’à la 12e année. Le financement est assuré par la province. En 1996, les conseils scolaires sont abolis et sont remplacés par une structure dirigée par les parents à l’école, au niveau du district et de la province. Il reste sept districts scolaires, divisés linguistiquement, et chaque groupement linguistique est responsable de son propre programme : il y a trois districts francophones (le nord-est, le nord-ouest et le sud) et quatre districts anglophones (nord, sud, est et ouest). Chaque district est divisé en sous-districts (27 dans les districts francophones, et 41 dans les districts anglophones) et est dirigé par un conseil scolaire de district élu. Toutes les écoles du Nouveau-Brunswick relèvent du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance.
Le ministère de l’Éducation postsecondaire, Formation et Travail est responsable des collèges communautaires, des programmes d’éducation permanente des adultes, ainsi que du Collège d’artisanat et de design du Nouveau-Brunswick. Les établissements postsecondaires comprennent le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick, l’Université du Nouveau-Brunswick, l’Université Saint Thomas, l’ Université Mount Allison et l’Université de Moncton.
Vie culturelle
Bliss Carman, sir Charles G.D. Roberts, A.G. Bailey, Desmond Pacey, W.S. MacNutt, Alden Nowlan et Antonine Maillet sont quelques-unes des figures littéraires et historiques de renommée internationale du Nouveau-Brunswick. Parmi les artistes célèbres figurent John Hammond, Miller Brittain, Alex Colville, Jack Humphrey et Lawren P. Harris.
À partir des années 1920, des mécènes privés tels que J.C. Webster de Shediac, et lord Beaverbrook (anciennement Max Aitken de Newcastle) ont contribué à développer les bases institutionnelles pour favoriser la créativité et l’éducation populaire par le biais de musées, de galeries d’art, de théâtres et d’universités.
Arts
Au cours des dernières décennies, les universités ont été au cœur des activités artistiques et littéraires. L’Université Mount Allison est réputée pour ses artistes et ses musiciens. L’Université du Nouveau-Brunswick a créé des revues d’envergure nationale, comme la revue littéraire The Fiddlehead, et la revue historique Acadiensis. L’Université de Moncton est devenue un centre de recherche en études acadiennes. Les chorales acadiennes ont acquis une réputation internationale d’excellence.
Le Theatre New Brunswick, une compagnie de théâtre professionnelle établie à Fredericton, offre des représentations dans les villes de la province. On compte deux compagnies de théâtre professionnelles francophones, le Théâtre populaire d’Acadie (Caraquet) et le théâtre l’Escaouette (Moncton).
Il existe également deux troupes de danse, DancEast et DansEncorps, et 14 galeries d’art publiques. La Galerie d’art Beaverbrook, la plus grande de la province, présente des expositions d’art historique et contemporain néo-brunswickoises, canadiennes et internationales.
Edith Butler, Angèle Arsenault, Roch Voisine et, plus récemment, le duo de rap Radio Radio, sont des musiciens acadiens célèbres. (Voir aussi Musique acadienne.)
Communications
Les quotidiens comprennent le Telegraph-Journal de Saint John, le Daily Gleaner de Fredericton, le Moncton Times-Transcript (tous des propriétés des intérêts d’Irving) et L’Acadie Nouvelle. Jusqu’à sa faillite, le quotidien francophone L’Évangéline était la voix des Acadiens de la province.
En ce qui concerne la télévision, CBC, CTV, Global, Radio-Québec et le service de câblodistribution desservent la province.
Lieux historiques
Le Nouveau-Brunswick est le foyer de 61 lieux historiques nationaux. Le Musée du Nouveau-Brunswick (et son prédécesseur) à Saint John est un exposant d’histoire naturelle et humaine depuis plus de 150 ans. Le Musée acadien de l’Université de Moncton possède une collection de plus de 30 000 objets liés aux Acadiens des provinces maritimes. La bibliothèque de l’Assemblée législative, dans la capitale, contient une excellente collection de documents, de livres, de brochures, et de publications gouvernementales.
Kings Landing, une reconstitution d’un établissement loyaliste située en amont de Fredericton, est une tentative spectaculaire de faire revivre l’histoire aux visiteurs par le biais des activités d’un village du 19e siècle. Le Village historique acadien de Caraquet représente l’histoire de la survie des Acadiens après l’événement connu sous le nom de la Déportation (1780-1890). Le fort Beauséjour, un parc historique national situé près de la frontière de la Nouvelle-Écosse (près de Sackville), est la restauration d’un important fort français datant du milieu du 18e siècle.
Le Parc international Roosevelt de Campobello, sur l’île Campobello, est géré par une commission mixte canado-américaine. L’endroit comprend le domaine d’été du président Franklin D. Roosevelt et les maisons avoisinantes, et il offre de l’hébergement pour des petites conférences. Récemment, un deuxième parc international a été désigné sur l’île Sainte-Croix, le site de la première colonie de Champlain en Amérique du Nord.