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Radiotélévision communautaire

Radiotélévision communautaire est conçue pour répondre aux besoins culturels et sociaux en permettant au public de participer aux décisions concernant la programmation et, dans le cas des stations de radio, d'en être propriétaire.

Radiotélévision communautaire

Radiotélévision communautaire est conçue pour répondre aux besoins culturels et sociaux en permettant au public de participer aux décisions concernant la programmation et, dans le cas des stations de radio, d'en être propriétaire. Elle dessert des communautés locales, reflétant la diversité de leurs besoins et de leurs opinions, et est ouverte à tous ceux qui veulent y prendre part. C'est une radiotélévision publique, mais elle n'est pas exploitée par un État ou un organisme gouvernemental. La plupart des villes canadiennes de plus de 50 000 habitants ont une radio communautaire.

Au cours des 15 dernières années, on a établi plus de 150 stations de radio communautaire. Elles vivent grâce aux dons, à la publicité, aux frais d'adhésion et, particulièrement dans le cas du Québec et des radiotélévisions autochtones, grâce à l'aide des gouvernements provinciaux et fédéral.

La radio communautaire se présente sous de nombreuses formes. D'habitude, elle vise les groupes peu desservis, entre autres les Franco-Ontariens, les Acadiens et les Premières Nations; cependant, bon nombre de stations de langue anglaise s'adressent à des sous-groupes dans les grands centres urbains. À Vancouver et à Montréal, les stations appartiennent aux membres d'une association ou d'une coopérative, et la programmation comprend des émissions d'information, d'affaires publiques, des émissions musicales, des représentations en direct, des reportages sur les réunions publiques, un contenu d'intérêt spécial et un service multilingue. Dans plusieurs des plus petits centres, principalement au Québec, les stations de radio communautaire se consacrent surtout à un type de programmation, comme la musique ou un service multilingue.

La radio étudiante est diffusée sur le F.M. ou en circuit fermé et est souvent destinée à une communauté plus étendue, avec des émissions éducatives, des choix de musique peu commune et des reportages sur le sport universitaire et les événements spéciaux. La radio multilingue, sur le F.M. ou transmise par câble, est de la radiodiffusion communautaire si elle est exploitée sur une base non lucrative.

Dans les communautés isolées et rurales du Nord, des stations de radio communautaire offrent une programmation similaire à celle des petites stations privées. Elles sont exploitées par des sociétés de radiodiffusion autochtones, et certaines diffusions se font en langues autochtones. Certaines reçoivent l'appui de la Société Radio-Canada, qui diffuse aussi une programmation autochtone par ses services destinés au Nord.

La plupart des stations communautaires sont membres de l'Association nationale des radios étudiantes et communautaires, une association à but non lucratif consacrée à la promotion de la radiodiffusion dans les campus et les communautés du Canada. Elle collabore étroitement avec d'autres organisations, dont le CRTC.

Au début des années 1970, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) accorde aux premières stations de radio communautaire leur permis sur une base expérimentale, mais sans leur permettre de vendre du temps de publicité. En 1975, le CRTC reconnaît officiellement la radio communautaire par un permis particulier et permet la vente d'une quantité limitée de publicité.

En 1984, les radiodiffuseurs privés se plaignent que les stations de radio communautaire, surtout au Québec, leur font une concurrence déloyale dans les petites communautés en recevant des subventions du gouvernement et en pouvant vendre de la publicité. Le CRTC revoit complètement ses politiques qui établissent, en 1985, des règlements pour différents types de stations communautaires, en éliminant beaucoup de restrictions relatives à la publicité.

Les stations communautaires sont soumises aux règles du CRTC en la matière, qui exigent qu'elles facilitent l'accès de la communauté à la programmation, qu'elles fassent connaître l'offre de formation, qu'elles donnent une formation continue aux personnes qui veulent participer à la programmation. En outre, la politique du CRTC exige qu'elles diffusent une programmation comprenant la musique exécutée par de nouveaux artistes et des talents locaux, de la musique qui n'est pas diffusée par des stations commerciales, de la parole et des nouvelles locales.

Les réseaux de câblodistribution ont un service de télévision communautaire depuis le début des années 1970, et les règlements fixés en 1975 par le CRTC sur la câblodistribution incluent des dispositions visant les chaînes communautaires du câble. Les services de câblodistribution doivent fournir une chaîne, de façon prioritaire, dans leur service de base, et tous les réseaux, sauf les plus petits, doivent y verser 10 p. cent de leur revenu brut.

La télévision communautaire doit être différente de la télévision commerciale, avoir une orientation locale et reposer sur la participation volontaire des membres de son public. Sa programmation comprend des reportages en direct de réunions, des nouvelles et des événements spéciaux, des émissions de service aux consommateurs et des émissions pour des groupes d'intérêt particuliers.

La publicité y est interdite. Les revenus viennent des entreprises de câblodistribution autorisées, qui sont légalement responsables de l'ensemble de la programmation, bien que la majorité d'entre elles engagent un comité consultatif communautaire. Plusieurs réseaux de câblodistribution offrent aussi une chaîne multilingue à but non lucratif, qui peut faire un peu de publicité.

Dans les centres urbains, la radiotélévision communautaire n'intéresse qu'un public restreint même si elle échappe à certains problèmes propres aux moyens de communication de masse : l'influence de la commandite des publicitaires sur les émissions, le manque de couverture de certains enjeux locaux et la diversification insuffisante du portrait de la vie communautaire présenté à la télévision. Ses difficultés lui viennent de la limitation de son financement, du contrôle exercé par les entreprises de câblodistribution autorisées, de la préoccupation de certains radiodiffuseurs communautaires d'être représentatifs de tous les groupes ou de leur façon d'éviter la controverse publique, ainsi que de l'importance accordée à la participation aux dépens de la qualité de la programmation.

Néanmoins, le Canada fait de grands efforts, et les politiques du CRTC visant la création d'une radiotélévision communautaire sont uniques en leur genre. La fidélité et le soutien du public à la radiotélévision communautaire compensent le nombre relativement réduit de ses auditeurs.

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