Inuits d'Ungava
Les Inuits d'Ungava (Inuits du Nouveau-Québec) vivent sur les rives de la baie d'Ungava, sur la rive sud du DÉTROIT D'HUDSON et sur la côte est de la BAIE D'HUDSON. Ils exploitent les ressources de la vaste région qui s'étend au nord de la limite de la végétation arborescente, en particulier les mammifères marins des eaux côtières. Ils se déplacent vers l'intérieur pour chasser le caribou et, à certains moments, pénètrent les terres traditionnelles des CRIS et des INNUS (MONTAGNAIS-NASKAPIS) au sud de cette limite.
Le terme ungava, qui signifie « vers les eaux libres », est utilisé pour désigner la bande inuite établie à l'embouchure de la rivière Arnaud (Payne). Les frères Moraviens, qui ont fondé des missions chez les INUITS DU LABRADOR, ont nommé le territoire inuit situé à l'ouest, Ungava. La COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON utilise beaucoup ce terme au XIXe siècle, et le gouvernement fédéral crée le district fédéral d'Ungava en 1895. Jusque là, il n'existait pas de terme générique pour désigner ces Inuits.
Proches des Inuits du Sud-Est de l'île Baffin et des Inuits du Labrador sur le plan culturel, ils présentent néanmoins avec ces tribus un certain nombre de différences du point de vue technique et linguistique ainsi que dans leurs habitudes religieuses et sociales. Les différences ont été accentuées par l'acculturation et par l'évolution de ces Inuits à la suite de la division administrative de leurs terres.
Les Inuits de la partie nord d'Ungava, du cap Smith aux îles Killiniq, chassent les grands mammifères marins (baleines de l'Arctique, morses, bélugas, phoques barbus), ils ont de bons moyens de transport (UMIAK, kayak, attelages de chiens) et vivent dans de grands IGLOOS (construits de neige) chauffés. De plus, ils ont à leur disposition toutes les ressources de la côte et de l'intérieur des terres. Ceux de l'Extrême-Sud d'Ungava vivent de la pêche et de la chasse aux petits mammifères terrestres ou marins. Les vestiges archéologiques et leur histoire orale prouvent que certaines bandes vivent en permanence sur les rivages des plus grands lacs à l'intérieur des terres (p. ex. lacs Payne, Klotz et Nantais) ou sur les îles côtières et les archipels (îles Ottawa, Sleeper, Mansel et Nottingham).
Les Inuits d'Ungava sont parmi les premiers Inuits au Canada à établir des contacts permanents avec les Européens. Ils sont également les premiers à prendre en charge l'administration et la gestion de leur développement par le biais des COOPÉRATIVES DES INUITS et en signant la CONVENTION DE LA BAIE JAMES ET DU NORD QUÉBÉCOIS. De plus, ils sont renommés pour la qualité et la richesse de leur art contemporain (voir ART INUIT). Bien qu'influencés par la forte tradition des CHAMANS, ils ont été christianisés par les missionnaires wesleyans, anglicans et, par la suite, catholiques. Un certain nombre de mouvements syncrétiques et messianiques ont aussi marqué leur développement.
Au cours des années 70, un mouvement politique dissident opposé à la Convention de la Baie James prend de l'ampleur dans la région nord-ouest d'Ungava. Deux écrivains, Mitiarjuk de Kangirsujuaq (Wakeham Bay), auteur du roman Sanaaq, et Thomassie Qumak de Povungnituk, auteur d'une encyclopédie et d'un dictionnaire inuit, ont contribué à faire connaître la culture inuit par le biais de leurs écrits.
Voir aussi INUITS, MYTHES ET LÉGENDES DES; AUTOCHTONES : L'ARCTIQUE et les articles d'intérêt général sur les AUTOCHTONES.