Schafer, Raymond Murray
Raymond Murray Schafer, compositeur, écrivain et pédagogue (Sarnia, Ont., 18 juill. 1933). Ses compositions musicales, ses théories pédagogiques novatrices et ses opinions franches lui valent une réputation internationale. En 1956, sa carrière le mène dès ses débuts de Toronto en Autriche et en Angleterre puis, en 1961, le ramène au Canada, où il devient artiste en résidence à l'U. Memorial, à Terre-Neuve (1963-1964), et à l'U. Simon Fraser, en Colombie-Britannique (1965-1975). Depuis 1975, il vit en milieu rural, actuellement près de Peterborough, en Ontario. Il reçoit, entre autres, le Prix international Arthur-Honegger en 1980, le premier prix triennal Glenn Gould en 1987 et le Prix Molson en 1993, ce dernier en reconnaissance de sa remarquable contribution à la vie culturelle et intellectuelle du Canada au cours de sa vie.
À la fin des années 60, Schafer attire d'abord grandement l'attention avec ses expériences radicales dans le domaine de l'enseignement de la musique dans les écoles, qui aboutissent à une série de livrets éducatifs pleins d'imagination et à des compositions destinées à des orchestres et des chorales de jeunes. En 1969, son vif intérêt pour l'écologie du paysage sonore le conduit à former le PROJET WORLD SOUNDSCAPE (entièrement fonctionnel dès 1971), organisme voué à l'étude critique des aspects sociaux et esthétiques de l'environnement sonore. En 1997, son important ouvrage The Tuning of the World est déjà traduit en huit langues et ses théories pédagogiques sont appliquées dans des parties du monde aussi différentes que le Japon, la Scandinavie et l'Amérique du Sud.
Ses compositions musicales révèlent une gamme d'intérêts, depuis les thèmes de l'aliénation et de l'oppression politique à la fascination qu'exercent sur lui le mysticisme oriental et les sons de l'environnement. Il continue de travailler à la composition de Patria, son cycle progressif de drames musicaux qui sont profondément enracinés dans le paysage rural canadien et célèbrent la culture et la région locales. Ses oeuvres récentes reflètent un fort sentiment de l'identité canadienne, la réaction d'un individu au paysage canadien et sa quête du mythe sans lequel, comme il l'écrit en 1983, la nation meurt. Ses écrits sur Ezra Pound et sa musique ont été décrits comme des exploits d'érudition musicale et littéraire. Ses oeuvres purement instrumentales comprennent son cycle de sept quatuors à cordes et ses symphonies orchestrées avec sensualité, dont Manitou (1996), inspirée par l'hiver manitobain et écrite pour l'Orchestre philharmonique de Tokyo.