Descarries, Auguste
(Joseph Ernest) Auguste Descarries. Pianiste, organiste, professeur, compositeur (Lachine [Montréal], 26 novembre 1896 - Montréal, 4 mars 1958). Lauréat (AMQ), D.Mus. (Montréal) 1949. Élève à Montréal d' Arthur Letondal, Alfred La Liberté et Jean Dansereau pour le piano et de Rodolphe Mathieu pour l'harmonie, il toucha l'orgue de l'église de Gesù dès l'âge de 11 ans. Après des études en droit, il opta pour la musique et succéda à Alexis Contant aux orgues de l'église Saint-Jean-Baptiste.
Prix d'Europe pour le piano en 1921, il séjourna à Paris pendant neuf ans. Avant de partir cependant, il accompagna le ténor Edmond Clément dans une tournée au Québec et aux États-Unis. Titulaire en 1923 d'une bourse spéciale de l'AMQ pour la composition, il suivit les cours d'interprétation d'Alfred Cortot et de Marcel Dupré à l'École normale de musique et travailla l'écriture avec Alice Pelliot. À partir de 1923, il étudia le piano avec Léon Conus, la composition avec Georges Catoire et le violon avec Jules Conus. Il profita également de ses contacts avec Glazounov et Nicolas Medtner. Avec ce dernier, il se consacra particulièrement à l'étude du rythme. Après avoir donné à Paris six récitals remarqués (1929), il rentra à Montréal en 1930. Il présenta de nombreux récitals et s'adonna à une foule d'activités, dont celles d'o. m. c. aux églises Saint-Germain et Saint-Viateur et de prof. de piano dans divers établissements, notamment au Cons. national, puis au CMM de 1944 à sa mort. Gaston Allaire, André Asselin, Jean Deslauriers, Monique Gusset, Pierre Leduc et Samuel Levitan comptent parmi ses élèves. Il enseigna aussi l'histoire de la musique à la faculté de musique de l'Université de Montréal, dont il devint vice-doyen en 1951. Il fonda et dirigea (1933-35) la Société de musique de chambre Euterpe. Il fut prés. de l'AMQ (1938-41) et vice-prés. de la Commission diocésaine de chant liturgique. À son studio, il donna des cours-conférences. Il signa de nombreux articles dans Le Devoir, La Lyre, La Presse et plusieurs autres publications. En 1945, il fonda l'Entraide de l'école Auguste-Descarries, dont l'activité se poursuivit durant 10 ans et facilita l'accès à la carrière à ses élèves les plus doués. En 1956, il présenta son récital d'adieu à l'auditorium Le Plateau.
Comme compositeur, Descarries s'est surtout fait connaître par sa Rhapsodie canadienne pour piano et orchestre, créée en 1936 par Helmut Baerwald et l'Orchestre des CSM. L'oeuvre fut reprise ultérieurement à New York et à Montréal. Il est aussi l'auteur d'une Petite symphonie, d'un Octuor à cordes, de nombreuses oeuvres pour piano dont une Toccate (BMI Canada) et une Sonate, d'un Magnificat (BMI Canada) et de messes pour voix mixtes, de mélodies, sans compter plusieurs harmonisations de noëls et de chants canadiens ainsi que de la musique religieuse.
Pianiste et organiste, Descarries était aussi un improvisateur de grand talent et un professeur émérite. Classiques par la forme et romantiques par l'expression, ses oeuvres n'ont pas réussi à s'imposer même si elles dénotent un métier solide, une inspiration souvent authentique et une harmonisation recherchée.